Les 10 000, Lambesc rikiki et l’amnésie

Cela était inéluctable et nous y sommes  ! La barre symbolique des 10 000 habitants sera probablement franchie à la fin de l’année 2010.

Rien dans la Loi ne définit où s’arrête la notion de « village » et où commence l’appellation « ville », mais l’on peut, sans peur de se tromper, estimer que notre village a franchi un seuil qui lui permet de prendre le nom de « ville ». Petite ville, certes, mais ville tout de même  ! Lambesc, proche banlieue d’Aix-en-Provence en manque d’espace, n’a pas échappé à l’accroissement de la population dans les Bouches du Rhône.

Cette augmentation du nombre des Lambescains n’est pas négative en soi. C’est une évolution évidente, normale. Elle amène avec elle, les avantages liés à un développement des commerces, de l’activité artisanale, de l’emploi, des moyens de transport… Elle est un des vecteurs importants d’un dynamisme plus grand, d’une recherche toujours améliorée, d’une vie sociale à visage humain, de services à la personne plus denses, de relations inter-personnelles encore plus positives, d’une culture qui se diversifie…

Mais notre « ville » part de loin et doit affronter aujourd’hui, de grands handicaps. L’augmentation de la population s’est faite très vite, trop vite peut-être : 5 353 en 1993, 10 000 en 2010. Pendant cette période d’extension rapide les élus lambescains d’alors semblent avoir dormi, et n’ont engagé aucune réflexion parallèle à l’agrandissement du parc immobilier et aux besoins de ses nouveaux habitants. La ville n’a pas été pensée, aucune vision à moyen et long terme n’a été développée. L’héritage de notre ancien maire est mince : une salle de spectacles (Salle Sévigné), trop petite depuis longtemps et sommairement équipée, une bibliothèque « de poche », une salle des associations réduite au strict minimum, une M.J.C que ne renierait pas un petit « village », un jardin public (en travaux d’extension) coincé entre route et parking, un gymnase, (il faut tout de même reconnaître le bon choix de son agrandissement) qui a nécessité sa fermeture et l’engagement de travaux longs et coûteux tant la dégradation était importante, une extension impossible des établissements scolaires, (malgré l’arrivée en grand nombre d’enfants en âge scolaire) due à l’insertion de logements entre eux, une promesse de crèche (avant les élections, tiens, tiens  !) dont la seule réalité a été la pose d’un panneau (il existe toujours), une cuisine centrale exigüe et un nombre sans cesse grandissant de convives qui va imposer sa reconstruction…

Et l’on pourrait en ajouter encore et encore  ! La liste est longue…

L’équipe municipale actuelle se retrouve confrontée au délicat problème du manque de structures diverses et d’un autre problème, collatéral : où installer éventuellement de nouveaux équipements  ? Une grande partie des terrains disponibles a été cédée par la précédente municipalité aux promoteurs immobiliers afin de bâtir des logements en majeure partie privés. L’opposition, par la voix de son leader déchu (et déçu), peut aujourd’hui s’offusquer, pousser de hauts cris, s’indigner, elle qui a créée cette situation, et se permettre de lancer des chiffres sans fondements dans la tribune libre (mais pas libre de dire tout et n’importe quoi) du bulletin municipal (13 500 habitants dans 10 ans  !!! 500 nouveaux logements sociaux  !!!) Rappelons, encore une fois, qu’elle est à l’origine du doublement du nombre d’habitants lors de ses deux mandats, qu’elle est responsable du cruel manque d’équipements dont sont victimes tous les Lambescains, et responsable de la vente du patrimoine de notre cité.

Alors, désir d’inquiéter la population, de jouer sur les mécanismes de peurs qui existent en chacun de nous ? Désir de prôner l’enfermement sur soi et le rejet fantasmatique et systématique ? Ce procédé a déjà, hélas, été employé par d’autres, à d’autres niveaux  !

A-t-elle une vision si étroite qu’elle ne voit pas la difficulté, faite à nos propres enfants, nés à Lambesc, élevés à Lambesc, de pouvoir se loger et y vivre décemment  ? Les jeunes Lambescains sont les premières victimes de la quasi impossibilité de résider dans notre commune. Doivent ils la quitter  ?

N’a-t-elle pas oublié, cette opposition qui se veut moralisatrice aujourd’hui, que la Loi S.R.U. fait obligation à notre commune d’avoir 20 % de logement sociaux  ? Faut-il continuer à être hors-la-loi  ?

L’amnésie frappe les hommes politiques. Elle s’installe rapidement et s’avère particulièrement sévère. La mauvaise foi qui en est le premier symptôme ne donne pas une image très engageante de la politique, et de ceux qui revendiquent la servir.

À ce jour, aucun vaccin contre l’oubli n’est à l’ordre du jour  ! Peut-être faudra-t-il un jour, ouvrir des centres de vaccination  !

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