Chiche M. le maire

Lors du vote pour les travaux d’extension des bureaux des services techniques, M. Ramond (UMP) s’est dit fâché qu’une subvention au titre des travaux de proximité soit rejetée par le Conseil Général (PS). Et se tournant vers nous, a lancé comme par défi: “vous devriez l’écrire…” (voilà qui est fait).

Lors du conseil municipal suivant, le même dossier est revenu, cette fois-ci pour solliciter une subvention auprès du député (M.Vachet, UMP), à prélever sur la“réserve parlementaire” dont il dispose. Mr Ramond nous a indiqué par ailleurs que le conseil général allait reconsidérer la demande, car le refus initial était consécutif à un malentendu.

Nous avons alors demandé si l’apostrophe, qui nous avait été faite, était toujours
d’actualité ?

Cela nous donne l’occasion d’exprimer notre opinion sur la manière dont l’argent public, ou plus largement les biens publics, devraient être octroyés ou mis à disposition. Les élus ont parfois tendance à considérer qu’ils sont plus que les dépositaires de l’argent public et qu’il leur revient d’en disposer à leur guise, pour peu que ce soit dans le cadre que leur fixe la loi. Il est alors tentant d’en faire un attribut de pouvoir, permettant d’exercer soutien ou pression selon les circonstances.

Ce n’est évidemment pas notre conception du rôle de l’élu en matière de gestion des finances publiques. Et le clientélisme, puisqu’il faut l’appeler ainsi, n’est malheureusement
pas l’apanage d’un parti politique plutôt qu’un autre. Il serait assez sain que notre maire s’en offusque si le parti,auquel il appartient,était un modèle de vertu dans ce domaine.

En tant qu’élus de Lambesc Autrement et en toute indépendance des partis politiques, nous ne pouvons qu’être critiques lorsque des subventions sont refusées à une commune parce qu’elle n’a pas la même option politique que celui qui décide de les octroyer.

Les communes se plaignent de discrimination, tout comme les régions se plaignent aujourd’hui que le gouvernement leur transfère d’énormes charges qui incombaient auparavant à l’état.

Notons qu’au bout du compte, c’est le citoyen qui est l’objet de la surenchère, du chantage, des pressions des uns et des autres et qui paie in fine cette “guéguerre”des
politiques. Lambesc n’y échappe pas et on se demande si les élus de la majorité en place ont vraiment envie de changer la règle ?

Nous avons trop souvent à voter des délibérations pour des demandes de subventions, alors que les projets sont à peine élaborés et les estimations de travaux relativement succinctes. La commune demande toujours, selon la formule consacrée, la subvention “la plus large possible”, le maire nous répondant invariablement : “nous ferons
les travaux en fonction de la subvention obtenue”.

Doit-on obtenir de l’argent et imaginer la ville, ou plutôt imaginer la ville et obtenir
de l’argent ?

Lorsque le maire octroie des subventions aux associations, il le fait de la même manière, sans critères objectifs, et un peu en fonction de ceux et celles qui les sollicitent. Lorsqu’il se plaint d’ostracisme, n’a-t-il pas l’impression de le pratiquer lui-même au sein de sa commune, en particulier à l’égard de ses opposants qu’il cherche à museler, leur rendant la tâche difficile pour se réunir, avoir accès aux dossiers ou tout simplement pour remplir leur rôle de citoyen.

Alors chiche M Ramond : soyons impartiaux avec les biens et l’argent public !

Jean -Philippe LABROUVE
Conseiller municipal Lambesc Autrement

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