« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs… »
C’est par ces mots que le président Jacques Chirac commençait son discours devant l’assemblée plénière du développement durable en 2002 à Johannesburg*. Même si par la suite les actes ont été portés avec moins de convictions que les paroles, ce discours résonnait bien à nos oreilles, à nous qui sommes depuis si longtemps porteurs d’un tel message à Lambesc. Et nous avons souvent eu l’occasion de l’argumenter sur les sujets touchant à l’économie et à l’environnement tout au long de nos nombreuses publications. Mais il me semble indispensable de rappeler aujourd’hui le premier des 27 principes de la déclaration de RIO** :
« Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. »
Ce principe est universel, nous devons le mettre en pratique dans notre politique municipale à Lambesc. Mais, s’il paraît normal d’avoir l’accès à l’eau potable ou à l’éducation dans nos pays développés, rien n’est définitivement acquis. On s’aperçoit qu’il devient de plus en plus difficile de garantir l’accès aux soins médicaux, à un logement bon marché et de qualité, à un emploi pour chacun, à la culture…
Les attentes et les besoins sont grands, notre responsabilité de femmes et d’hommes politiques l’est tout autant.
Notre jeunesse ne comprendrait pas que les générations, qui ont bénéficié du progrès social et économique, ne fassent pas l’effort nécessaire pour prendre en compte leurs difficultés. Qu’il s’agisse de les aider à entrer durablement dans la vie active ou à obtenir un vrai logement. Nos aînés aussi, qui bien souvent sont les premiers à souffrir de l’isolement, d’un manque de lieux de convivialité, de la coupure avec les jeunes générations, ne comprendraient pas qu’on les oublie. Il s’agit de faire en sorte qu’ils soient reconnus en tant qu’acteurs de la vie sociale, qu’on les aide à transmettre leur expérience et, s’ils le souhaitent, qu’on favorise le plus longtemps possible leur maintien à domicile. Tous ensemble, nous ne pouvons que déplorer le Lambesc dortoir. Refusons le et agissons ! Il y a urgence à créer le lien social qui fera de la Ville un lieu de vie et de convivialité. Il y a des réponses à apporter, elles sont dans notre projet.
Tout autant qu’à l’urgence climatique, nous devons faire face à une urgence sociale, et dans un cas comme dans l’autre, nous ne regarderons pas ailleurs…
Jean-Philippe Labrouve
Conseiller municipal de l’opposition depuis 1995
* Sommet de Johannesburg 2002 : sommet mondial pour le développement durable
** Rio de Janeiro 1992 : conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement