On nous explique, entre dix spots publicitaires incitant à plus consommer, qu’il faut tenter de réduire notre consommation énergétique, notre production de déchets, notre consommation d’eau et de ressources non renouvelables.
Certains se refusent à une telle éventualité et continuent à accélérer à fond leur beau V12, ils ont une confiance aveugle en la science qui va, qui doit, qui ne peut pas faire autrement que de trouver une solution, une énergie nouvelle. Une énergie nouvelle qui permettra de faire voler nos voitures comme cela était écrit et prévu dans les romans de science fiction des années 50. D’autres ont déjà fait provision de bougies, d’huile et de farine, fermé leurs volets et confié leur âme à certains gourous de pacotille. Entre les deux il y a une voie à trouver.
Une grosse part de la consommation de pétrole est dévolue au transport routier. Réduisons celui-ci au minimum, relocalisons le travail. Cela ne signifie pas qu’il faut relocaliser immédiatement tout ce qui est fait en Chine en fermant nos frontières. Non, raisonnons localement.
Combien d’entre nous travaillentà Lambesc ? Combien d’entre nous prennent tous les matins leur voiture et vont, seuls, aux Milles, à Vitrolles ou en Arles ? N’y a t il pas le moyen de créer de l’activité à Lambesc ? De l’activité tertiaire par exemple, des « Bureaux » peuvent très bien être construits ou aménagés à Lambesc.
Pourquoi ne construit-on que des logements pour des gens qui iront travailler à trente kilomètres à un endroit où on ne construit que des bureaux et pas de logement ?
Elle est finie l’époque où les industries polluantes devaient être enfermées dans des zones industrielles loin des zones de vie. Réintégrons des zones d’activités dans nos villes dortoirs. Les jeunes seront naturellement immergés dans une ambiance d’activité, il ne sera pas nécessaire de leur apprendre ce qu’est le travail, cette réalité qu’ils n’ont souvent jamais cotoyée !
Oui mais répondent la plupart, du travail il n’y en a pas, il faut relancer des grands travaux et ce n’est pas à Lambesc… Rappelez vous le TGV, cela fut un de ces grands chantiers, pharaonique. Combien de Lambescains embauchés pour ce chantier ? Combien a-t-il rapporté à la ville ? Un million d’euros de dommages et intérêts pour destruction de son environnement ! Et qu’en reste t il aujourd’hui ?
Demain sera l’ère de l’énergie chère. Regardons nos factures d’électricité, de chauffage. Combien de milliers d’euros jetons nous par la fenêtre chaque année ? Le plus grand chantier à entreprendre, ne serait-il pas de limiter, d’arrêter cette hémorragie énergétique.
Imaginons un instant ce que l’on pourrait faire…
Isoler chaque maison, les neuves comme les anciennes, remplacer les fenêtres, installer des chauffages utilisant au mieux le rayonnement solaire. Imaginons le chantier, 4000 logements à Lambesc, 30000 fenêtres, 1 million de m2 d’isolant à poser…
Combien de milliers d’heures de travail, combien d’années de travail, pour façonner ces fenêtres, pour les poser, pour isoler, etc. ? Quel chantier ! Un chantier qu’on conduit avec des pelleteuses de 70 tonnes ou des camions de 45 tonnes? Non ! Que du travail d’artisan,manuel…
À partir d’aujourd’hui plus aucun permis de construire ne devrait être délivré si le projet ne garantit pas une consommation d’énergie à minima.Il faudrait imposer ou au moins favoriser l’implantation de capteurs solaires sur toutes les constructions neuves.
Le permis de construire ne serait plus attaché à limiter la surface hors oeuvre mais seulement la surface nette habitable. De ce fait plus rien ne limiterait l’épaisseur des murs et donc l’épaisseur de l’isolant. Certains vont répondre que notre région n’est pas assez froide pour cela, mais c’est oublier que l’isolation bien conçue permet de supprimer la climatisation estivale. Certains vont répondre que nos maisons vont perdre leur caractère provençal avec leurs pigeonniers et leurs façades torturées. Certains vont arguer qu’il est inconcevable de défigurer le bâti ancien voisin du jaquemart…
Mais à quoi nous serviront, dans vingt ans, des maisons dans lesquelles nous ne pourrons plus vivre ? Soit parce que nous ne pourrons pas payer le chauffage soit parce qu’il y fera trop chaud pendant 4 mois de l’année.
Aujourd’hui, la production industrielle sait se doter d’indicateurs d’efficacité environnementale, notamment énergétique, permettant de minimiser ses impacts sur l’environnement. Aucun chef d’entreprise ne nie plus leur efficacité économique. Il n’est pas ici question de savoir si cette démarche est plutôt verte ou plutôt écologiste,elle amène une réduction de la consommation de matières premières, d’énergie, de la production de polluants. Elle est économiquement valable, et ce, à long terme. Elle est tout simplement vitale et incontournable.
Soyons efficaces,anticipons,avant qu’il ne soit trop tard,avant que nous ne soyons dans le mur !
Un débat essentiel pour les élections locales qui s’annoncent.